Introduction
Etymologiquement,le mot vacances vient du latin vacuum,qui signifie <<vide>>.Et c'est bien ce que semblent rechercher bon nombre de vacanciers :faire le vide dans leur tête en se laissant dorer au soleil,les doigts de pied en évantail.Car ils savent qu'ils retrouveront dès leur retour les soucis de la vie quotidienne.Alors,en attendant,ils rechargent symboliquement et effectivement leurs batteries(solaires) et emmagasinent de l'énergie pour les mois à venir.
Mais cette vision des vacances est sans doute un peu simpliste.La nature humaine,comme la nature en général,a horreur du vide,synonyme d'ennui et porteur de l'idée même de la mort.C'est pourquoi elle s'efforce de le remplir par tous les moy 14414q163o ens à cause de la peur d'être face à soi-même et de s'interroger sur le sens de sa vie.
Si les vacanciers cherchent à chasser de leur tête les soucis,tracas et tourments,ce n'est donc pas pour y faire le vide,mais pour les remplacer par d'autres idées,activités et expériences agréables ou même,idéalement,inoubliables.C'est aussi pour retrouver une vie plus proche de la nature,dans un mouvement de régression qui montre que la modernité n'est pas obligatoirement vécue comme un progrès par tous les Français.
Les vacances sont aussi vécues comme une période de transgression.Tout ce que l'on s'interdit habituellement devient possible,dans les limites de la loi collective et de la morale personnelle.On recherche des activités différentes de l'ordinaire.On s'efforce d'aller à sa propre rencontre dans un souci d'identité,mais on peut aussi s'amuser à être quelqu'un d'autre.Les vacances remplissent des fonctions symboliques,physiques et surtout psychiques aussi complexes que nécessaires.Si elles n'existaient pas,il faudrait les inventer.
I.Comment choisissent les Français les destinations de vacances ?
I.1. L'apparition des vacances en Europe
Les vacances sont une idée neuve en Europe, en tout cas une invention récente. En France, il fallut attendre 1936 pour que les salariés aient droit aux premiers << congés payés >>.La disposition de deux semaines de liberté par an a marqué le début d'une véritable révolution dans les modes de vie. On ne connaissait auparavant que les << voyages >> ; ils concernaient essentiellement les catégories sociales aisées, qui n'étaient pas obligées de travailler pour vivre.
Vingt ans après, en 1956, les salariés bénéficièrent d'une troisième semaine, puis d'une quatrième en 1969 et d'une cinquième en 1982. Par le jeu de l'ancienneté ou de conventions particulières, un actif sur dix disposait en 2000 de plus de cinq semaines de congés annuels. Depuis, la mise en place des 35 heures a encore accru la durée des vacances pour certaines catégories, notamment les cadres ; beaucoup bénéficient de deux semaines de congés supplémentaires en compensation des dépassements d'horaires hebdomadaires, ce qui porte fréquemment le total annuel à huit semaines, parfois dix dans certains secteurs comme la banque.
Seul un actif sur dix dispose aujourd'hui de moins de quatre semaines de congés par an ; ce sont essentiellement des indépendants (agriculteurs, commerçants, artisans ,profession libérales), qui sont les grands oubliés de la diminution de la durée du travail. Près d'un sur dix déclare ne pas avoir ou ne pas prendre de congés. La France arrive ainsi en première position parmi tous les pays développés en matière de congés payés.
I.2. La durée des séjours des Français
Six Français sur dix partent en séjours personnels d'au moins quatre nuits. Le taux de départ en vacances diffère selon la définition qu'on adopte. En 2003, trois Français de 15 ans et plus sur quatre (72 %) ont passé au moins une nuit hors de leur domicile pour des raisons personnelles : vacances, manifestations sportives ou culturelles, stages, cures, visites à la famille ou à des amis (ministère du Tourisme). Si l'on considère que les vacances commencent à partir de quatre nuits passées hors de chez soi (longs séjours), la proportion de départs n'est que de 59 % pour 2003. Sont exclus de ces chiffres tous les déplacements pour raison professionnelle : réunions, rendez-vous, stages de formation, congrès (voir Annexe 1).
Le taux mesuré par l'INSEE est un peu différent : il était de 62 % pour 1999, dernière année disponible, car il exclut certains types de séjours personnels (pour maladie ou décès d'un proche), ceux passés dans des établissements de santé, ainsi que les séjours d'agrément comportant moins de quatre nuits. Les moins de 25 ans, dont la plupart sont scolarisés et disposent de longues vacances, partent plus fréquemment et plus longtemps que les adultes.
I.3. La baisse des départs
Les enquêtes du ministère du Tourisme montrent que les taux global de départ (pour des séjours d'au moins quatre nuits a légèrement baissé, malgré l'accroissement spectaculaire du temps libre et de la durée des congés payés annuels lié à la mise en place des 35 heures. Pourtant, 26 % des salariés bénéficiant de la réduction du temps de travail déclarent avoir augmenté la fréquence de leurs départs en vacances ou en week-end, 67 % non. La légère baisse du taux de départ, telle qu'elle apparaît dans les statistiques, peut s'expliquer en partie par ce fractionnement des congés en un nombre croissant de séjours. Beaucoup ont une durée inférieure à 4 jours et n'apparaissent donc pas dans les statistiques en tant que <<vacances>> (voir Annexe 2).
La situation économique peu favorable et la montée de la précarité sont d'autres causes évoquées de la diminution du taux de départ. Une autre explication, plus probable, est liée à la diversité et à la fréquence des << accidents de la vie >> qui peuvent toucher les ménages et les inciter à annuler ou reporter des départs en vacances : maladie, accident, divorce, licenciement, décès d'un proche.Il s'y ajoute un climat social qui n'est guère propice aux sorties de toute nature ; on observe au contraire une tendance à rester chez soi. Un phénomène accru par le niveau croissant de confort et la possibilité de pratiquer au foyer des activités de loisirs autrefois réservées à l'extérieur.
Les autres freins au départ en vacances sont d'ordre culturel. Les personnes peu éduquées craignent davantage que les autres de partir,par peur de se trouver mal à l'aise devant des situations nouvelles pour elles.
Enfin, il faut souligner que les occasions de dépense pour les ménages sont plus diversifiées et qu'elles impliquent des arbitrages plus nombreux. Certains ménages décident ainsi de ne pas partir en vacances au cours d'une année pour compenser un investissement important (immobilier, voiture, aménagement de la maison..), pour privilégier des loisirs plus réguliers ou pour s'offrir un voyage plus coûteux l'année suivante.
II. Les motivations des vacances des Français
II.1. Les vacances - porteuses de valeurs symboliques
Le temps de vacances est celui de l'évasion et de la magie. Il s'agit d'être << ailleurs >>, dans un cadre magique et enchanteur, et de pouvoir échapper aux soucis de la << vraie vie >>. C'est pourquoi les lieux de vacances ont tous une forte valeur symbolique.
II.2. Les vacances - façon d'approcher le bonheur
Les vacances constituent un composant privilégié de la vie affective, tant avec la famille qu'avec les amis. Elles permettent de recréer une convivialité et un lien social qui sont souvent laminés par les contraintes de la vie courante. Elles sont vécues comme des moments rares, au cours desquels la recherche de calme et d'intimité est forte. Les notions de bien-être, d'harmonie et de bonheur constituent évidemment la synthèse de cette quête. 46 % des Français apprécient avant tout de se trouver en famille pendant les vacances, 29 % de partir en couple, 7 % de retrouver des amis, 8 % attendent de faire des rencontres.
Ceux qui partent cherchent à << voyager >>, au sens de transporter leur corps, leur esprit et, pour certains, leur âme. La << vacance>> a des dimensions à la fois philosophiques, pratiques, symboliques et oniriques.
II.3. Les vacances - entre le repos et l'activité
Les motivations des vacanciers sont de plus en plus diversifiées et, en apparence, contradictoires. La principale reste le repos. Dans le langage populaire, les congés sont l'occasion de se << changer les idées >>, de se << dépayser >>, c'est-à-dire de rompre avec le quotidien. Ils permettent à la fois une plus grande convivialité avec les autres et une plus grande proximité avec soi-même.
Mais les vacances et les voyages sont aussi des opportunités pour agir consciemment ou non, sur son propre développement, tant mental que physique, intellectuel ou culturel. Des nombreux Français éprouvent ainsi le besoin de progresser sur le plan professionnel et personnel. Au-delà de la motivation de repos, l'évolution de l'environnement social amène les vacanciers à rechercher des activités de toute nature. Un sur deux profite de ces périodes pour pratiquer un sport.
La culture occupe une place croissante dans les activités des vacanciers. La motivation artistique est aussi de plus en plus apparente.
Pendant longtemps, l'activité des vacanciers se résumait aux fameux << 3 S >> : soleil, sable et sexe.Aujourd'hui, leurs attentes sont plus variées et on pourrait plutôt des << 3 D >> : détente, divertissement, développement. Si les Français cherchent évidemment à se reposer et à se faire plaisir, beaucoup profitent en effet des vacances pour développer leurs connaissances et leurs capacités physiques ou intellectuelles, leurs compétences professionnelles.
III. Nouvelles manières de voyager : l'utilisation des Guides et de l'Internet
III.1. Le rôle des guides dans le monde des vacances
Les guides permettent de préparer le voyage et d'organiser le séjour : comment y aller, budget, fêtes et festivals, à ne pas manquer.tout ce qu'il faut savoir et aussi d'éviter un déplacement inutile. Un touriste bien équipé est une personne qui se munit d'un guide pour partir en vacances. Les guides sont des compagnons des vacances conviviales, bien documentés, pratiques, clairs et utiles sur le terrain.
En ce qui concerne les guides touristiques des français, ils ont un panel de choix assez large. Mais le plus connu reste le fameux Guide du Routard qui est un guide touristique très complet et une réel aide pour le voyage grâce à une foule d'informations pratiques, toutes plus utiles les unes que les autres et permets de tout connaître sur le pays que les Français souhaitent séjourner. Il est présenté comme une alternative aux guides plus traditionnels (principalement le Guide Bleu d'Hachette) qui essaie d'adopter un ton et un esprit neufs en s'adressant à un public plus jeune et désargenté, centré sur l'aventure et la débrouillardise : auto-stop, auberges de jeunesse, camping, etc. La couverture des ces guides édités aujourd'hui chez Hachette est ornée d'un marcheur dont le sac à dos est un globe terrestre ; c'est le logo de la collection (voir Annexe3).Le Guide du Routard est réputé pour son humour, sa rigueur, sa précision et la qualité de ses suggestions à des tarifs imbattables. Hachette a traduit aussi le guide sur la Roumanie (voir Annexe 4). Pour la réalisation du guide les Français ont utilisé des investigateurs (dans le cas de la Roumanie 100).
Le Guide Michelin est le nom générique d'une série de guides publiées annuellement par Michelin pour une douzaine de pays différents. Le Guide Vert est un guide touristique qui se concentre sur la découverte du patrimoine naturel et culturel par région. Il est publié par toutes les régions de la France et pour la plupart des régions d'Europe. En comparaison avec Le Guide du Routard, Le Guide Vert est plus pratique pour les voyageurs individuels et argentés.
III.2. L'usage d'Internet
L'usage d'Internet s'accroît de façon spectaculaire. Les services offerts sur le Web intéressent un nombre croissant des Français qui peuvent y trouver des informations détaillées sur les destinations, comparer les prix et effectuer des réservations. Sur les 45 % de personnes ayant acheté au moins un voyage, 34 % l'ont réservé sur Internet (avion, séjour, hôtel, location de voiture). 44 % se sont rendues dans une agence de voyages, 35 % ont réservé par téléphone, 8 % ont utilisé les services des comités d'entreprises ou d'associations. Parmi ceux qui réservent sur Internet, la moitié (47 %) le font moins d'un moins à l'avance, 22 % entre une et deux semaines avant le départ.
De façon générale, les Internautes sont plus aisés que la population globale, plus jeunes et plus consommateurs de voyages. On observe qu'Internet a élargi le nombre de personnes réservant des voyages, plutôt qu'il n'a détourné la clientèle habituelle des agences.
Conclusion
Les vacances ne sont plus une simple parenthèse entre deux moments de travail dans la << vraie vie >>. Elles constituent un moment essentiel par le temps que les Français leur consacrent et par l'importance qu'ils leur attachent. Au point qu'ils ne se définissent plus seulement aujourd'hui par ce qu'ils sont professionnellement, mais par les loisirs qu'ils pratiquent, les voyages qu'ils effectuent.
Le tourisme de demain se caractérisera par d'autres destinations, par d'autres durées de séjour, par d'autres manières de voyager et d'organiser un voyage.
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