LES JOISE DE LA PEINTURE
Le chauffeur EmilPavelescu a fait la connaissance de la peinture en 1973, à ses trente ans. La "rencontre" eut lieu tout à fait par hasard, quand il était en train de jouer avec ses enfants. Mais le hasard ľa aidó à se découvrir un besoin impérieux: celui de s`exprimer par les lignes et les couleurs.
Suivant un penchant intérieur puissant, Emil Pavelescu a décidé de devenir peintre. Il n`avait pas les connaissances nécessaires, mais il était doué ďun talent inné hors du 222i81c commun. Et ďune grande ténacité.
Fréquentant la Maison de la culture du secteur no 6 de Bucarest, il a étudié les arts sous la direction avisée ďune pédagogue à vocation, le peintre Lucian Cioata Outre les notions de technique picturale qui lui étaient nécessaires, il a aussi appris à se mieux connaitre et à coucher sur la toile, avec spontanéité, ce qu`il sent et ce qui lui est propre.
Le reste, il ľa fait lui-même, armé de la seule force de son talent. Le monde artistique ľa accueilli avec joie. Un grand peintre naïf faisait son entrée dans ľunivers de ľart. Sa contribution, une imagination fraîche, nu don inné de la narration, un remarquable sens de ľhumour. En un mois seulement, Emil Pavelescu était déerété la révélation de ľexposition de peinture naïve ouverte à Pitesti en 1973. Neuf mois plus tard, il réunissait déjà des participations à neuf expositions. Sa première exposition individuelle, en 1975, en un pavillon du Parc Herastrau, jouissait ďun immense succès auprès du public et de la eritique.
Ce succès ľaccompagne tou jours. Ses participations à des expositions de groupe et ses expositions individuelles se comptent par dizaines. Ses oeuvres figurent dans des collections et musées de divers pazs - la Yougoslavie, ľItalie, la France, la Belgique, les Pays Pas, la Suède, le Canada, les Etats-Unis, Israël, le Japon, ľInde, ľAustralie. Sa personnalité est présente, aux côtés ďautres artistes renommés, dans nombre ďalbums, encycolpédies et dictionnaires de ľart naïf. Citons-en La fête et les naïfs, ľArche de Noé, Le rêve et les naïfs - publications du Musée ďArt naïf de ľIle-de France - et ľAlbum mondial de la peinture naïve (éd. Hervas).
Participant à la fameuse colonie internationale des peintres naïfs de Trebnje aux côtés de bien des maîtres fameux ďEurope, ďAmérique du Sud, du Japon, de ľAustralie et des USA, Emil Pavelescu a obtenu de grands prix et les distine tions suprêmes: en 1978, la Plaquette ďor; en 1982 - la Médaille ďor et le Diplôme ďhonneur du jury, 1987 - la Grand Prix et la Plaquette ďor.
Son humour plein de verve ľa fait imposer comme ľun des plus originaux peintres naïfs. Car Emil Pavelescu est avant tout un conteur savoureux, inégalable, qui évoque dans ses toiles la vie quotidienne des faubourgs et du vieux Bucarest, Sous son pinceau, le mondedevient un speciaele vivement coloré, frénétique. Sur ses toiles, depuis celles à quelques personnages aux compositions amples où fourmillent des centaines de personnages, un va-et-vient comme on n`en trouve que sur chez les maitres flamands dépeignant des kermesses et des foires. Des événements gais ou tristes, des mariages, des baptêmes et des enterrements, des seénes de foire, des processions, des compétitions sportives défilent en un caléidoscope humain peint en couleurs vives et pures. Le fantastique s`y avoisine au ba nal, les symboles sout déguisés en aneedotes. Le tragi-comique, le ridicule et les paradoxes de ľexistence sont surpris avec un sens ďobservation aigu. Et la tendresse dont ľartiste enveloppe tout ce qu`il brosse fait sourire le spectateur.
Dans ses peintures, même les thémes les plus graves, les paysages ou les natures mortes acquièrent une note tonique de gaieté vivifiante et pleine de séduction.
R.MIRCEA
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