Romanian Folk Dances I
SOLISTE(S) : Benone Damian, violon (2); Luca Novac, taragot (5); Constantin Turcu, trompette (8); Gheorghe Rada, violon à entonnoir, ou violon Stroh (10); Dumitru Farcas, taragot (11, 19); Dumitru Zamfira, flûte (12); Toni Iordache, cymbalum (13, 29); Nicolae Plesa, guimbarde (15); Alexandru Titrus, violon (21); Gheorghe Zamfir, flûte de Pan (23); Constantin Gherghina, trompette (25); Efta Botoca, violon (27); Ion Laceanu, cornemuse (31)
ENSEMBLE(S) :
Ensemble « Rapsodia Româna » de Bucarest (1, 3)
Orchestre de Benone Damian (2)
Orchestre folklorique de la Philharmonie d'Arad (4, 26)
Orchestre de Paraschiv Oprea (5, 7, 8, 12, 17, 22, 24)
Ensemble « Ciprian Porumbescu » de Suceava (6, 16, 18)
Ensemble « Oasul » de Satu Mare (9)
Ensemble « Mesesul » de Zalau (10)
Ensemble « Martisorul » de Cluj (11, 19)
Orchestre de Florian Econo 24124l115y mu (13, 23, 29)
Orchestre de Ion Albesteanu (14, 32)
Orchestre de la Radiotélévision roumaine de Bucarest (15, 25, 27)
Ensemble « Maramuresul » de Baia Mare (20)
Ensemble « Brîuletul » de Constanta (28)
Ensemble « Teleorman » de Mavrodin (30)
Orchestre de Radu Simion (31)
Orchestre d'Alexandru Titrus (21)
CHEFS D'ORCHESTRE : Paraschiv Oprea (1, 3, 5, 7, 8, 12, 17, 22, 24); Benone Damian (2); George Mitin Variesescu (4, 10, 26); George Sârbu (6, 16, 18); Alexandru Viman (9, 20); Dumitru Farcas (11, 19); Florian Economu (13, 23, 29); Ion Albesteanu (14, 32); Marius Olmazu (15); Alexandru Titrus (21); George Vancu (25, 27); Gheorghe Parnica (28); Radu Simion (31)
ROMANIAN FOLK DANCES
Les
Roumains peuvent être justement fiers de leur riche variété d'instruments de
musique. Ils jouent de la feuille, du brin d'herbe, de l'écaille de poisson et
même de l'écorce de bouleau . ainsi que de plusieurs autres instruments plus
conventionnels, entre autres : une grande famille de « fluiere »
(le singulier est « fluier » et signifie « flûte ») de
diverses sortes, présentant 17 types (selon une récente estimation). Elles sont
simples ou doubles, avec une embouchure complètement ouverte ou fermé par un
bouchon dans lequel on souffle nommé « dop » (basées sur le même
principe que la flûte à bec de facture occidentale, certaines sont sans trous,
ou alors, en présentent cinq, six (pour la grande majorité) ou même sept). Il
existe également cinq variétés de « bucium » (« tulnic »
dans la partie occidentale des Carpates), sorte de cor des Alpes, avec un tuyau
de forme allongé ou recourbé au bout, de 1.5 à 3 mètres de long, parfois
cylindrique sur toute sa longueur, parfois cylindrique avec une forme conique,
ou en forme de cône sur toute sa longueur; et six types de « cimpoi »
(cornemuses), avec un, ou alors deux tuyaux mélodiques, et un nombre variable
de trous pour les doigts.
Autant les ménétriers professionnels que semi-professionnels de ces instruments
sont appellés « lautari » (au singulier, « lautar »). Leur
nom dérive de « lauta » ou « alauta » (luth), un vieil
instrument à cordes pincées duquel la « cobza » provient, laquelle est
maintenant rare et utilisée exclusivement à titre d'instrument
d'accompagnement. Elle fut surtout remplacée par le « tambal »
(cymbalum), le petit (mic ), en campagne et le
grand (mare), dans les villes, perfectionné dans la seconde moitiée du siècle
dernier (18e), ainsi que par l'accordéon.
L'instrument le plus commun ces musiciens est le « vioara » (violon, appelé aussi « scripca » en Moldavie, « cetera » en Transylvanie et dans le Maramures, et « lauta » dans le Banat). Il est utilisé avec différentes techniques spécifiques, comprenant des modifications dans l'accordage initial des cordes de l'instrument (« scordatura », ou « accord », « accordement »), facilitant certains virages mélodiques, l'imitation de divers sons et effets, le jeu sur deux cordes à la fois afin de renforcer les ressources harmoniques de ce dernier lors d'accompagnements. Aujourd'hui, la plupart de ses artifices sont de moins en moins utilisées. Dans quelques régions occidentales du pays, le violon commun avait commencé à être remplacé par la « vioara cu goarna » (violon à entonnoir, ou violon Stroh), inventé et construit en 1899 par un londonien d'origine allemande, John Mathias Augustus Stroh, et manufacturé par son fils, Charles Stroh. Le caisse de résonance de l'instrument est remplacée par un mica ou un diaphragme métallique (goarna) sur lequel on fixe un pavillon métallique, semblable à celui utilisé pour les gramophones, utilisé comme amplificateur. Au tout début, on pouvait l'acheter en magasin, mais, de nos jours, il est uniquement construits par les ménétriers eux-mêmes, ou par des artisans. Sur ce disque, on peut entendre sa sonorité « nasale » sur une mélodie de danse interprétée par Gheorghe Rada, un paysan roumain devenu musicien professionnel. Il est important de noter que tous les ménétriers ne sont pas des tziganes. Au contraire. Tout comme Gheorghe Rada, les violonistes Benone Damian et Efta Botoca sont roumains et très talentueux. Il en va de même pour Dumitru Farcas, Gheorghe Zamfir et Constantin Gherghina, par exemple. Le premier joue du taragot ou de la « torogoata » (appelé ainsi dans le Banat), une reconstruction améliorée d'un ancien hautbois ou clarinette, fabriqué à la fin du 18e siècle par le facteur d'instrument budapestois V. J. Schunda, conseillé par le célèbre ethnomusicologue hongrois Gyula Kaldy. Le taragot est devenu excessivement populaire dans le Banat, province du sud-ouest de la Roumanie, ou les musiciens en jouent avec un talent remarquable. L'un de ses maîtres banatéens est Luca Novac. Le taragot a commencé à être secondé, voir remplacé par le saxophone, malgré que l'on continue de jouer du second dans le même style rustique que le premier. Gheorghe Zamfir joue du « nai », le nom roumain de la fameuse flûte de Pan (appelée aussi, dans le passé, « muscal »). Connu à travers le monde entier, ce vieil instrument fut élevé par les ménétriers roumains en d'élevés sommets artistiques. Gheorghe Zamfir est la célébrité incontestable du « nai »! Constantin Gherghina joue de la trompette, utilisée par de nombreux instrumentalistes, également, dans plusieurs régions. Dans plusieurs zones de la Roumanie, spécialement en Moldavie et dans le Banat, en campagne, l'on peut rencontrer de petits orchestres composés de cuivres et de bois (clarinette), d'instruments à vent, donc, sorte de fanfares paysannes construites sur les modèles des fanfares militaires et paysannes germano-autrichiennes et turques.
Au
courant des cinquante dernières années, des solistes de quelques-uns de nos
orchestres folkloriques usèrent de plus qu'un seul instrument. L'un de ces très talentueux poly-instrumentiste est Ion Laceanu. Sur
cet enregistrement, il joue de la cornemuse, exécutant, tout comme Dumitru
Zamfira (flûte), une mélodie de danse de sa région natale : l'Olténie.
Nicolae Plesa est également choyé. Ici, il joue de la « drîmba » (guimbarde),
mais il sait jouer aussi de nombreux autres instruments de toute aussi bonne
manière.
Le « tambalul » est, par excellence, un instrument d'accompagnement.
Cela n'empêche pourtant aucunement certains artistes folkloriques de l'utiliser
en qualité d'instrument soliste avec une extraordinaire virtuosité, comme Toni
Iordache, à titre d'exemple, un cymbaliste bucarestois d'origine tzigane qui
mourut au faîte de sa gloire, probablement étant le plus accompli des
techniciens que cet instrument a pu engendré.
Ce disque contient une sélection de pièce folklorique instrumentale. Toutes les pièces ne sont pourtant pas toutes des mélodies de danse. Ainsi boivent les bons hommes (13) est une chanson de fête, une « chanson à boire » provenant de Transylvanie, plus précisément du Maramures. La Suite du Pays des Moti (19) est un pot-pourri de diverses mélodies, mélodies de danses incluses, paraphrasé par une imitation du jeu du « tulnic » en une mélodie d'appel, comme le cor est appellé dans les Carpates occidentales transylvaines. Fait intéressant, le « tulnic » est presque exclusivement exécuté par des jeunes filles ou des jeunes femmes mariées, traditionnellement). La pièce Ciocârlia, « l'Alouette », est devenu une pièce inoubliable du répertoire de concert folklorique des ménétriers roumains. Inspirée par le vol et l'imitation sonore de l'oiseau qui lui conféra sa dénomination (l'alouette), elle est interprétable sur de nombreuses instruments, dans le cas présent, au violon. Hora Staccato est une ouvre du violoniste bucarestois Grigoras Dinicu (1889-1949). Elle fut reprise et arrangée par de nombreuses virtuoses étrangers du violon, notamment le légendaire Jascha Heifetz, pour violon et piano.
Les
danses roumaines sont : des cercles fermés (« Hora »), ouverts
(« Roata »), des colonnes, les danseurs se tenant par les mains, les
épaules (« Sîrba ») ou par leurs ceintures (« Brîu »), ou
en couples (« De doi », ou « Doiul » et
« Invirtita »). De nombreuses danses, tout en préservant les
caractéristiques précédemment citées, acquirent des noms bien propres. Le
« sorocul » est une danse du Banat, semblant être une ancienne danse
de recrutement (« sorocul » signifie « destin ») de
virtuosité masculine; « Pe picior » (Sur le pied), une variante du
« brîu » du Bihor, rappelle un certain pas; « Zvoanele »
(Les Cloches) est le pluriel du mot « zvon » ou « zvoun »,
nom local usité dans la plaine du Banat pour parler d'une cloche, surtout d'une
cloche d'église. « Cadîneasca » est d'origine orientale;
« Geamparalele » évoque le nom de deux petits disques (castagnettes)
de bois ou de métal frappés ensemble lors de l'exécution de la danse.
Les danses roumaines sont généralement rapides, et se construisent sur le mètre
binaire. Les danses sur mètre ternaire ne sont pas proprement spécifiques à la
Roumanie, et sont souvent des danses résultant d'un apport étranger, ou de
l'usure graduelle du rythme « aksak », dénomination créée par le
mythique ethnomusicologue roumain Constantin Brailoiu (syncopé) de certaines
danses à l'origine. Il existe, toutefois, de nombreuses danses à rythmes
asymétriques (sur ce disque, 16 (a), 21, 23, 28, 29). Différant en styles
d'une région du pays à un autre, les danses constituent un fascinant catalogue
de la musique populaire roumaine.
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