Une perspective critique sur Rene Guenon
Notice Biographique
Il n'entre pas dans les intentions de l'auteur de s'engager
dans une polémique sur la personne de
René Guénon, de son oeuvre, de ses idées, ni de ses actes. Par contre, le temps
est venu d'exposer des faits précis et
documentés dont les efforts de disciples bien intentionnés et "bien
pensants" ont empêché la publication, ou tentèrent avec un certain degré
de réussite, de publier des "biographies succintes" cachant avec soin
tout ce qui pourrait ternir l'image du "grand homme", ce qui se
traduirait par une chute sensible des ventes de ses ouvrages. Il faut admettre
que Guénon a été une valeur sûre sur le marché du livre occulte français, avec Nostradamus et Léo Taxil. Un
exemple de ces notices prudentes est
La pire chose qui puisse lui arriver est que pour 454i81e certains,
il perde son statut de demi-dieu en tombant d'un piédestal illusoire. Si Guénon
fut un vulgarisateur populaire de la spiritualité en
La cause profonde qui l'empêcha de devenir un auteur de réputation mondiale fut son manque d'humilité, et non pas ses erreurs qui furent nombreuses, qui l'empêcha de les corriger et d'en comprendre les leçons. Chose plus grave, quand il ne savait pas, il inventait; et si les inventions étaient découvertes, il refusait d'admettre même l'évidence. Cette arrogance le poussa à manipuler la vérité jusqu'à s'approcher dangereusement du mensonge, et à tenter de se grandir en abaissant par la calomnie, ceux qu'il pensait être une entrave à ses projets. Ce qui ne l'empêchait pas, pour échapper aux critiques, d'apporter discrètement des corrections dans les rééditions successives de ses livres, sans faire mention des sources ni faire amende honorable. Les éditions publiées après 1945, par exemple, ont éliminé les conotations racistes des originaux.
L'oeuvre de René Guénon nous est proposée encore aujourd'hui comme référence à nombre de représentants de la pensée dite "traditionnelle", (ce qui ne signifie pas grand chose de précis) particulièrement en milieu Maçonique. La chose en est d'autant plus surprenante si l'on sait que Guénon, dès son initiation à la Grande Loge de France, a immédiatement trahi le serment de silence en écrivant de nombreux articles dans la revue anti-maçonnique. Si son oeuvre jouit d'un prestige considérable, cela tient à son incontestable talent d'écrivain, mais aussi à sa réputation d'intégrité intellectuelle et morale assistée d'une formidable érudition (sic), réputation que Guénon a prit soin d'entretenir en encourageant l'usage du titre dont s'est lui-même paré: grand codificateur de l'Esotérisme (re-sic). Avec le temps, il est apparu
que la fameuse érudition de Guénon n'était en fait qu'un plagiérisme élaboré. Aujourd'hui, la législation en matière de protection des propriétés intellectuelles ne permettent plus un tel pillage, si souvent pratiqué au XIXe siècle et au début du XXe.
Toutefois, quels que puissent être les mérites de son
oeuvre, les pages qui suivent montreront que la réputation d'érudition
sérieuse et de rigueur qu'on attache à son nom est plus que surfaite. Il apparaîtra que René Guénon doit surtout l'étendue de son audience à ce qu'il décrit comme la docte ignorance de ses fidèles, plus inclinés à l'admiration de l'aplomb de leur mentor que soucieux de
contrôler les affirmations arbitraires
et ses qualifications souvent douteuses. En le plaçant sur le piedestal qu'il
occupe en
que l'oeuvre d'autres auteurs. L'erreur principale de sa carrière est cette forme d'orgueil si courant dans la culture française de son époque, qui l'empêcha de reconnaître ces erreurs. Au lieu de les admettre, ou de les corriger, ou même de les ignorer, sa réaction fut de pousser la polémique jusqu'à la mauvaise foi. Erreur humaine s'il en est, découlant de l'éducation particulière de la fin du XIXe siècle imbue de la supériorité de la race blanche, et de la race française en particulier; une attitude qui fut la source de bien des injustices, telles que "l'affaire Dreyfus".
Et si cet essai égratigne un peu son image divinisée, il
aura le mérite de montrer un homme
au-dessus de la moyenne de ses
concitoyens, dont les opinions influencèrent fortement la pensée spirituelle de son temps, même si ne ce fut pas toujours dans un sens positif. Si
ses oeuvres littéraires peuvent conduire certains sur la voie spirituelle, les
valeurs morales qu'il pratiqua ne portent pas
Informations biographiques:
René Guénon est né à
éthique du jeune René, en particulier son antisémitisme. Il
est probable que l'attrait qu'il éprouva plus tard pour la culture arabe, était dû surtout à la haine
endémique que l'Islam professe envers les juifs. Comme il est de coutume dans
les famille Catholiques romaines, René Guénon fit sa première Communion et fut ensuite confirmé
dans l'église Saint-Nicolas, à
nombreuses absences. En 1901, son père, le jugeant victime
de jalousies, l'envoie au collège Augustin-Thierry à
années seront déterminantes pour la formation de la personnalité du René adulte.
Aucune raison n'est donnée pour justifier "l'abandon" de ses études. Un de ses biographes dit "Guénon abandonna ses études pour s'adonner aux études ésotériques". La vérité est plus prosaïque: Guénon, loin
d'être un sur-doué, simplement rata ses examens... Ses études lui permirent de développer sa
connaissance de la langue françaises et
de développer le style particulier qui rendit populaire. Il entrepris en effet
des études ésotériques en s'inscrivant à
la Faculté des Sciences Hermétiques
de Papus. Cette Faculté donnait des
cours plusieurs fois par semaine, et ces cours étaient complétés par des tenues
de loges martinistes. On attendait des
élèves qu'ils rejoignent le Martinisme. Malgré son très jeune âge, Guénon
s'installa avec une vitesse stupéfiante,
dûe à surtout à son manque de scrupule
et
En juin de la même année, Papus organisa une manifestation
d'envergure qui consacra son rang de chef de l'occultisme en
A l'insu de Papus et des dignitaires de l'Ordre Martiniste, Guénon fonda, avec deux autres membres d'Humanitas: Desjobert et Alexandre Thomas, dans le plus grand secret, l'Ordre du Temple Rénové. Le
secret était important, car Guénon avait affirmé à Papus, pour pouvoir disposer gratuitement de son local du 33 rue Jacob pour son nouvel Ordre secret, qu'il donnait des cours dans le cadre de la Faculté des Sciences Hermétiques. Victor Blanchard affirma plus tard que de
grandes choses se passèrent dans l'Ordre du
matérialisation de Cagliostro parfois accompagné de Weishaupt ou de Frédéric le Grand. Ces grandes âmes approuvaient le Martinisme, la Rose-Croix et le Christ, ainsi que les doctrines de Guaïta; mais pas
l'influence de Papus.
A la demande des compères du
La chose faillit réussir. Le fidèle Sédir venait de jeter l'éponge de l'occultisme, découragé par la maladie de sa femme. Papus partit se reposer dans le
Malheureusement pour
lui, Victor Blanchard ouvrit sa propre loge Martiniste "Melchissédeck" qui fut inaugurée par "Alkaheste",
Vénérable de la loge Karma. Ce fut
à cette occasion que Papus
découvrit les manoeuvres de Guénon et
son occupation non-autorisée de ses
locaux. Papus, se sentant menacé, ne prit pas de demi mesures: Charles
Blanchard fut aussitôt interdit dans toutes les loges; Victor Blanchard vit
la charte de Melchissédeck annulée; Paul
Vieux, le secrétaire de l'Ordre
Martiniste de l'époque qui avait donné à
Guénon les adresses des membres, dut se
démettre de ses fonctions, Louis Gastin et Victor Blanchard furent sommés
par Papus de choisir entre le Martinisme et l'Ordre du Temple.
Gastin suivit les injonctions de Papus,
Blanchard se démit publiquement de
toutes ses fonctions templières dans les colonnes de l'Initiation et renonçait à tous ses grades dans l'Ordre du Temple dans
sa lettre de démission à René Guénon. Il publia également
dans l'Initiation, tous les
procès-verbaux des scéances spirites que Guénon conduisit avec ses amis de
l'Ordre du
martiniste, occultiste et spiritiste de Guénon venait de prendre fin, sa carrière gnostique commençait...
Petit à petit, il s'était rapproché de Synésius (Fabre d'Olivet). Il entra dans le clergé de l'Eglise Gnostique et trouve dans le Encyclique Antimoderniste de Jean Bricaud les fondements de sa propre philosophie. En 1909 il fut élevé à l'épiscopat de l'Eglise Gnostique de France et en devint l'évêque d'Alexandrie sous le nom de Palingénius.
Mais pour tenter de reprendre la place de Papus après son échec retentissant, Guénon devait mettre en place une nouvelle stratégie. Il savait qu'il devait d'abord fonder sa propre revue pour concurrencer l'Initiation, ensuite détruire le Martinisme.
Se servant de l'autorité de Frabre des Essarts, (ainsi que de ses économies), Guénon fonda la Gnose et en prit la direction. Cette revue se maintint jusqu'en 1912 lorsque Guénon se sépara définitivement de Fabre qui, bien entendu, ne revit jamais son investissement... La revue ne tira que rarement plus de 100 exemplaires dont plus de la moîtié des copies étaient distribuées gratuitement. Parallèlement, Guénon travailla à déstabiliser l'autorité de Papus dans sa propre organisation et utillisa la Gnose pour le dénigrer.
Bien que promettant allégeance au Patriarche de l'Eglise Gnostique qui abhorrait l'Eglise Catholique Romaine, Guénon s'associa, ainsi que sa revue, à La France Chrétienne, et avec son directeur Clarin de
la Rive. Cette revue d'extrême droite, même pour la majorité des Romains, attaqua régulièrement l'Eglise Gnostique de France et son Patriarche. Par cette association, Guénon commença a pratiquer la duplicité qui caractériasa le reste de son existence. La motivation de ses defections et trahisons successives se trouve sans doute dans la nécessité qu'avait Guénon de vivre de sa plume. En "travaillant sur plusieurs fronts", Guénon espérait, et souvent réussit, à se créer des opportunités de trouver des mécènes.
Lorsque les opportunités offertes par l'Eglise Gnostique s'amoindrirent, Guénon pensa à se faire maçon. En se prévalant du Rite National Espagnol auquel appartenait la Loge papusienne Humanidad, Guénon tenta d'abord d'entrer dans la Loge de Travail et des Vrais Amis. L'enquète prouva qu'il en avait été expulsé et Oswald Wirth, le Vénérable, rejetta sa candidature. Guénon alors se présenta, avec succès cette fois, à Thébah, la loge de la Grande Loge de France, dont Deulin était le Vénérable.
En 1913, après la disparition de la Gnose, Guénon accepta un poste de rédacteur à la Revue Chrétienne. Abel Clarin de la Rive lui demanda de prendre la direction de la section anti-maçonnique. Guénon, selon son habitude, travailla en Maçonnerie et en même temps oeuvrait à la calomnier sous le pseudonyme du Sphinx.
Ce fut Papus, encore lui, qui démasqua la duplicité de Guénon. Il se moqua dans un débat public en 1914 de la naïveté des écrivains cléricaux de faire appel pour leur polémiques, à des maçons déguisés en "sphinx" à pattes de canards. Il plaçait ainsi Guénon dans la lignée de Léo Taxil et du docteur Bataille.
Parallèlement, Guénon
collabora aussi à la revue La
Certains biographes appellent la période de 1906 à 1912, les années de paradoxe de sa vie. Pourtant, si l'on y regarde de plus près, Guénon toucha à toutes les écoles de spiritualité parisennes de son temps, sans vraiment s'attacher à aucune d'elles. Bien qu'il y fut toujours bien reçu et grandit grâce aux enseignements de ses instructeurs successifs, Guénon ne garda aucun sentiment de gratitude à leur égard. Souvent, il commença à les
dénigrer, parfois à les trahir, même avant de les avoir quittées.
Ce n'est que
qu'abandonnant son orgueil, il se permettra de rendre homage à un instructeur.
En 1910, ayant raté sa tentative de détrôner Papus dans son rôle de chef de file de l'occultisme français, René Guénon cherche de nouvelles orientations. Il a parfois l'occasion de se faire inviter dans le salon de la Duchesse de Pomar, où il peut se frotter à tous les personnages marginaux du temps: Mme Blavatsky et le Colonel Olcott, mais aussi Augustin Chaboseau, Fabre d'Olivet ainsi que Zelma, Aimée et Charles Blech. Depuis ses démêlés avec Mme Blavatsky, on y voit rarement Papus. C'est là que Guénon rencontra probablement le peintre suédois John Gustaf Agelii (alias Ivan Aguéli ou Abdul-Hâdi) qui l'initie à l'Islam. Tout indique que sa liaison avec Guénon fut de caractère homosexuel, qui résultat dans une rupture du patronage de la maison royale pour le peintre suédois.
En 1912, John Gustaf, maintenant Abdul-Hâdi (le Serviteur du Guide) avait reçu l'Initiation musulmane du Maître Abder-Rahman Elish El-Khébir, il la transmit à Monseigneur Palingénius qui devint Abdel
Wahed-Yahia (le Serviteur de l'Unique). Mais René avait aussi rencontré Berthe Loury et lui fit la cour. Leur mariage eut lieu en juillet 1912 selon le rite Catholique Romain (au diable l'Islam et l'Eglise Gnostique!) après une rupture abrupte d'avec Agelli.. Le couple s'installa au 51, rue Saint-Louis-en-l'Ile avec une nièce et y demeura jusqu'au début de la première guerre mondiale.
La dot de son épouse permit à Guénon de vivre confortablement, car les revenus de sa revue étaient médiocres. Il fut appelé sous les drapeaux en 1914 et échappa à la mobilisation en août. Ses amis dirent qu'il fut réformé, ses ennemis affirment qu'il présenta un certificat médical de complaisance. Quoi qu'il en soit, pendant que Papus et les autres faisaient leur devoir aux tranchées, Guénon "se consacra à l'élaboration de sa pensée".
Privé de ses maigres ressources par la guerre, la dot
de sa femme s'amenuisant, Guénon dût chercher du travail. Avec l'aide
d'amis de l'Action Française, il obtint un poste à Saint-Germain en Laye
à en 1916, Sétif (Algérie) en 1917,
enfin à
En 1919, René Guénon a une fois de plus perdu son emploi probablement à cause de la démobilisation d'enseignants plus qualifiés, certaines mauvaises langues pourtant disent que les nombreux changements dans la carrière de Guénon sont dûs à son attrait pour certains jeunes élèves. La chose n'est pas prouvée et ces médisances sont sans doute dues à ses anciennes relations avec John Gustaf Agelii. Quoi qu'il en
soit, il comprend que sans qualification académique, sa carrière d'enseignant sera terminée. Faisant encore jouer ses appuis, il parvient à préparer une thèse de doctorat en philosophie sans passer par les préliminaires habituels et à la présenter à deux reprises sans succès en 1920 et en 1921. Sylvain Lévi lui refuse le doctorat pour un texte qui sera publié plus tard comme son premier livre. C'est un échec complet qui marquera Guénon pour le restant de ses jours. Une fois de plus, Guénon ne veut pas voir ses erreurs, mais considère le refus de Lévi comme une attaque personnelle qui renforce son anti-sémitisme. Il en gardera un mélange d'envie et de haine secrète envers les personnes ayant réussi une éducation académique, tout en tentant de présenter à un public crédule, une image extérieure "scientifique". Son style et sa maîtrise de la langue française arriveront parfois à faire oublier l'arrogance de ses propos.
Après son cuisant échec, Guénon réalise qu'il n'a aucun espoir de trouver du travail dans l'enseignement. Il entreprend alors les premières démarches pour lancer sa carrière d'écrivain. En 1922, ayant entendu qu'Augustin Chaboseau était parvenu à y publier son Boudhisme Esotérique, Guénon devient membre de la Société Théosophique pour se reconstituer un réseau de contact dans le monde de l'occultisme, car ses amis catholiques l'avaient abandonné.
Il présenta donc le manuscrit de son premier livre Introduction générale aux doctrines hindoues, qui n'est autre que sa thèse doctorale, à la plupart des éditeurs connus, mais sans beaucoup de succès. René Guénon contacta Charles Blech, le Secrétaire Général de la Société Théosophique de France et directeur des Éditions Adyar, et lui présenta son manuscrit. Sachant l'échec de la thèse de Guénon, le Secrétaire Général décida de soumettre le manuscrit aux spécialistes des quartiers généraux de la Société Théosophique d'Adyar, qui possédait la plus grande collection de textes hindous au monde. Comme il parlait courramment le français et qu'il avait travaillé à Ceylan comme apôtre du Bouddhisme, Charles W. Leadbeater fut chargé de l'analyse du texte. Leadbeater releva des erreurs graves dans le travail de Guénon, sans doute celles qu'identifia Sylvain Lévi. Mais il pensait que ces erreurs étaient dûes principalement aux mauvaises traductions françaises des textes hindous sur lesquels l'auteur s'était basé. Guénon, qui ne parlait et ne lisait ni l'anglais, ni le sanscrit, ne pouvait évidemment s'en appercevoir. Il avait une foi aveugle dans les textes qu'il avait trouvé dans les musées parisiens. Pourtant, il considéra le refus de publication comme une injure personnelle, il démissionna de la Société Théosophique et garda une haine violente pour Leadbeater et les dirigeants de la Société Théosophique. Il trouva finalement une autre maison d'édition et son livre sorti quelques mois plus tard, les erreurs étant bien entendu dûment corrigées, mais sans aucune référence aux remarques de Leadbeater.
Tout de suite après la parution de son premier livre, Guénon prépara sa revanche en publiant Le Théosophisme ou l'histoire d'une pseudo-religion, un livre peu soigné sur le plan de l'histoire et des faits.
Bien que la réputation de Mme Blavatsky et de Leadbeater aient été restaurées par plusieurs décisions des tribunaux, Guénon n'en tint aucun compte: il s'acharna à publier des documents erronés, se "trompant" sur les personnes et les dates avec une désinvolture coupable et une ignorance évidente. Plusieurs auteurs sérieux n'eurent ainsi aucune difficulté à démontrer l'ignorance du sanscrit et l'indiscutable mauvaise foi de Guénon, en particulier dans son étude du Karman. Certains de ces auteurs, excédés par cette attitudes
ont utilisé des qualificatifs véhéments et quelque peu mérités à son égard, tels que "sycophante dont la malhonnèteté n'a d'égale que la parti pris et la méconnaissance de son sujet" (Noël Richard-Nafarre)
Pourtant ses supporters de l'Action Française d'abord, et plus récemment de l'extrême-droite française, continuent à ressasser jusqu'à l'ennui ces vengeances enfantines, certains même en rajoutent....
Mais les bévues de Guénon sont parfois de taille. Dans son Théosophisme , il croit que Samuel Lyddel Mac Gregor Mathers, Impérator de la Golden Dawn, est mort en laissant à son frère cadet, époux de la soeur du philosophe Henri Bergson, représenter la Golden Down par des activités fantaisistes en France, or l'Impérator n'eut jamais de frère. Le lecteur familier de ces questions devra relire le passage à plusieurs reprises pour en croire ses yeux!
Ce n'est pas sa seule erreur de ce genre: il en commet une autre et aussi énorme à propos de Bulwer Lytton, l'auteur des Derniers Jours de Pompeï; erreur de potache équivalente à celle de confondre Alexandre Dumas, père et fils.... ou encore de confondre les Solovioff, deux frères, cette fois.
Il faudrait un livre entier pour reprendre toutes les inexactitudes, les présentations tendancieuses des faits, les affirmations gratuites présentées comme des certitudes établies, qui constituent l'ossature de l'oeuvre de Guénon. Repondre point par point dans le cadre limité d'Internet est impossible, car ce n'est pas seulement dans ses polémiques que Guénon prend des libertés inacceptables avec la réalité.
Il y a peut-être une autre raison pour l'acharnement de Guénon contre la Société Théosophique et ses dirigeants: la plupart de ses membres étaient des universitaires et penchaient politiquement vers le
socialisme, les deux ennemis inavoués de Guénon. Madame Blavatshy parlait quatre langues et avait bénéficié de l'excellente éducation des jeunes femmes de l'aristocratie russe; Mme Besant avait obtenu
son doctorat, Leadbeater un doctorat en théologie d'Oxford, et suprème camouflet pour Guénon, James I. Wedgwood, un théosophe anglais, a obtenu son doctorat ès Sciences en Sorbonne, en français, où Guénon avait si lamentablement échoué.
La
historique du Petit Larousse Illustré, l'abrégé de la culture française, dont Guénon est tout naturellement absent.
1924 voit se resserrer les liens d'amitié entre Guénon, Charles Maurras et Léon Daudet. Guénon participe à l'Action Française. Il participe avec Jacques Maritain, René Grousset et l'auteur, au débat organisé par les " Nouvelles Littéraires " à l'occasion de la parution du livre de Ferdinand Ossendowski, Bêtes, Hommes et Dieux.
C'est en 1925 que débute la collaboration de Guénon au Voile d'Isis de Paul Chacornac, revue qui perdra peu à peu son caractère occultiste et à Regnabit la revue universelle du Sacré-Coeur du père Félix Anizan, o.m.i. et de L.A. Charbonneau-Lassay. C'est par ce dernier que Guénon aura connaissance de la survivance de groupes d'hermétisme chrétien. L'éditeur Charles Bosse publie l'Esotérisme de Dante, dont un chapitre traite d'une société ésotérico-religieuse, la Fede santa. Par contre, L'Homme et son devenir selon le Védânta paraîtra chez Bossard. C'est aussi en décembre de cette année que Guénon done finalement son unique conférence en Sorbonne: La métaphysique orientale.
1926 - Guénon obtient
l'enseignement de la Philosophie au
cours
le salon de Juliette et Albert Gleizes.
La duplicité des entreprises de Guénon résulte en 1927 en des situations inattendues. D'une part, la publication du Roi du Monde et de La Crise du Monde Moderne sont bien accueillies par un public non
averti, mais il est évincé de la revue Regnabit, le père Anizan l'accuse "d'hétérodoxie" et la Revue internationale des sociétés secrètes entreprend une série d'articles soulignant les erreurs de son oeuvre.
La santé de Berthe
Guénon commença à se détériorer. Elle
dut réduire le travail qu'elle faisait
pour son mari. Peu à peu, l'activité de l'auteur baissa et il eut
de plus en plus de temps libre. Il rencontra
Mme Dina, une riche veuve américaine. Tous deux feront ensemble de
courts séjours en
Ils partirent pour le Caire le 5 mars 1930. Mais bientôt leur relation se déteriora. Mme Dina se rendit compte des buts réels de son compagnon et rentra à
C'est en 1932 que Guénon se lie avec le sheikh Mohammed Ibrahim et voit souvent Valentine de Saint-Point (Rawheya Nour-Eddine). Il publie les États multiples de l'être aux éditions Véga, qui est une
séquelle de L'Homme et son devenir, dont les matériaux étaient également rassemblés depuis près de vingt ans. Ses articles sur l'initiation en 1933 attirent l'attention de F. Schuon qui avait constitué un groupe soufi en France. Ce dernier rendit visite à Guénon à deux reprises.
Le mariage de Guénon avec Fatma Hanem, la fille du sheikh Mohamed Ibrahim en juillet 1934 met fin à ses problèmes d'argent endémique. Il vend l'appartement qui lui était venu de sa première épouse et
s'installe chez son beau-père. Il continuera de
correspondre avec la
Cuttat, mais surtout l'anglais Martin Lings, son contact. F. Schuon y vint aussi et les deux hommes ouvrent un réseau de comptes banquaires en Suisse, sous le prétexte d'y promouvoir l'Islam.
Au cours de l'été 1939, Revé Guénon commence à souffrir de problèmes respiratoires. Grand fumeur, (jusque quatre paquets de cigarettes par jour, selon ses proches) il met sa faible constitution à lourde
épreuve surtout à cause du climat du Caire. Il fait plusieurs rechutes, mais se rétablit au début de 1940. Après le désastre de mai 1940
et l'établissement du gouvernement du Maréchal Pétain, Guénon est
approché d'abord par
Guénon est vu fréquemment dans un bar célèbre du Caire, un vrai nid d'espions, où il rencontre une danceuse égyptienne connue. Patriote et nationaliste, cette femme maintient des liaisons avec beaucoup
d'officiers, anglais et allemands, et en profite pour renseigner les services égyptiens. Mais Guénon n'est pas un professionnel du renseignement, il parle trop à son amie égyptienne. En quelques mois, il est découvert par les anglais qui décident de l'utiliser, sans doute à son insu, comme agent d'intoxication. Il est placé sous une surveillance discrète jusqu'à la fin de la guerre.
Son premier enfant, une fille prénommée Khadija, naît en 1944 et en 1945 son livre Du Règne de la Quantité et les Signes des Temps est publié à Paris.
En 1946, Guénon installe définitivement sa famille en plein centre du Caire, rue Gam'a Âbdine. Il publie les Principes du Calcul Infinitésimal, La Grande Triade et les Aperçus sur l'Initiation, un recueil d'articles parus dans diverses revues. Ayant gardé des contacts dans les milieux du renseignement, Guénon offre ses services à l'administration du roi Farouk, qui acceuille les réfugiès nazis. Le réseau construit avant la guerre est mis à contribution pour le transfer de devises entre la Suisse et l'Egypte.
1947 voit la naissance d'une seconde fille Leila. et en 1948, Guénon, qui a compris que ses contacts avec Vichy et les nazis, pendant la guerre, ne lui permettrons pas de remtrer en France, demande et obtient la nationalité égyptienne. Bien qu'il souffre de nouvelles difficultés de santé, il publie douze articles cette année-là.
Le premier fils de Guénon, Ahmed, naît le 5 septembre 1949. Sur son initiative, une loge extraobédentielle "Les Trois Anneaux" est créée, qui connaîtra une existence éphémère. Il publie trois articles successifs dans les Etudes traditionnelles sur le christianisme et l'initiation. Guénon entre en contact avec le "Mouvement des Officiers Révolutionnaires", un groupe de militaires préparant la déposition du régime corrompu du roi Farouk. Appartiennent à ce groupe, Gamal Abdel Nasser et Anwar al Saddat. Très vite découvert, Guénon se voit forcé à nouveau d'ietre agent double, sa famille étant
menacée.
Les rapports avec F. Schuon, qui dataient d'avant la guerre et qui avaient permi l'établissement de comptes banquaires en Suisse, se dégradent. Le réseau est démantelé après que son existence ait été
découverte par les autorités. En décembre 1950, Guénon tombe sérieusement malade, il doit s'aliter et reçoit les soins de son ami, le Docteur Katz. Il meurt dans la nuit du 7 janvier 1951, peu après avoir dit: El Nafass Khalass et non en invoquant le nom d'Allah, comme le rapporte la légende... La cause officielle de sa mort est le cancer de la gorge, dû probablement aux excès de tabac, mais des rumeurs circulent qui indiquent un empoisonnement par les services secrets du roi Farouk. Ses funérailles, eurent lieu le lendemain selon le rite musulman. Le 17 mai suivant, son deuxième fils naquit: Abdel Wahêd.
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