VINCENT VAN GOGH (1853-1890) - Vision et réalité, Editions Taschen, 1993
« Toute
la semaine, nous avons ici beaucoup de vent, de tempête et de pluie et
j'ai souvent été à Scheveningen pour voir cela. J'en ai rapporte deux
petites marines a la maison. Dans l'une, il y a déjà beaucoup de sable -
mais l'autre, j'ai du la gratter par deux fois car elle avait été complètement
recouverte d'une épaisse couche de sable quand la tempête était forte et
la mer arrivait jusqu'aux dunes. La tempête était si forte que j'avais du
mal à me tenir sur mes jambes et que je ne pouvais presque plus rien voir
a cause du sable qui était soulevé par le vent. » - Vincent van Gogh
« Ce
qui me bouleversait dans cette confusion, c'était un repas que prenaient
de pauvres gens, à la lumière d'une faible lampe, dans une cabane lugubre.
Il nommait cette toile les Mangeurs
de pommes de terre : c'était grandiosement laid et plein de vie
inquiétante. », Emile Bernard.
« Mais
je doit rester sur le chemin que j'ai
emprunte : si je ne fais rien, si je n'étudie pas, si je ne cherche
pas, alors je suis perdu. Alors, malheur a moi. » - Vincent
« Je
préfère avoir cent francs par mois et la liberté d'en faire ce que je veux
plutôt que d'avoir deux cents francs sana cette liberté. » - Vincent
« Cela
ne m'étonnerait pas que les impressionnistes aient bientôt quelque chose à
redire sur ma façon de peintre car celle-ci est plus influencée par les
idées de Delacroix que par les leurs. En effet, au lieu de représenter ce
que mes yeux me montrent, je me sers de la couleur plus arbitrairement
pour m'exprimer avec intensité. » - Vincent
« J'envie
la clarté propre et extrême du tous les travaux japonais. Cela ne paraît
jamais ennuyeux ou avoir été fait à la hâte. C'est aussi simple que de
respirer et ils font une figure de quelques traits surs avec une telle
facilité, comme si cela était tout aussi simple que de boutonner son
gilet. » - Vincent
« Maintenant
que j'ai vu la mer ici, je ressens tout à fait combien il est important de
rester dans le Sud et de sentir que l'on doit se servir de la couleur
jusqu'à l'extrême - ce n'est plus très loin de l'Afrique. » - Vincent
« Quand
on est en bonne santé, on doit pouvoir vivre d'un morceau de pain et de
travailler toute la journée et, en plus, avoir la force de fumer et de
boire un petit verre : l'homme en a besoin dans ces conditions. Et,
en même temps, sentir les étoiles et l'infini, là-haut. Alors, la vie est,
malgré tout, presque féerique. Ah ! Celui qui ne croit pas au soleil
ici est athé. » - Vincent
« Un
pays infini et plat - en vue aérienne, de la hauteur d'une colline -, des
vignes et des champs de blé moissonnes. Tout ceci se multiplie jusqu'à
l'infini et s'étend comme la surface de la mer jusqu'à l'horizon, limite
par les collines de la Crau. » - Vincent
« Dans
mon tableau du café au nuit, j'ai essaye d'exprimer l'idée que le bistrot
est un lieu de perdition, de folie ou l'on peut commettre un méfait. C'est
grâce aux contrastes de rose tendre, de rouge sang et de rouge fonce, d'un
vert clair Louis XV et véronais contre des tons jaune vert bleu vert
soutenus - tout ceci baignant dans une atmosphère de braise infernale et
de jaune soufre pale - que j'ai voulu exprimer le pouvoir obscur d'un
bistrot. » - Vincent (Le café au nuit)
« Un
café, le soir, vu de l'extérieur. De petits personnages sont en train de
boire, assis à la terrasse. Un énorme lampadaire jaune éclaire la
terrasse, la façade de la maison, le trottoir et projette même sa lumière
sur le pave de la rue qui prend une coloration rose violet. Les façades
des maisons de la rue qui s'étire sous le ciel étoile et bleuté, sont bleu
foncée ou violet : devant se dresse un arbre vert. Là, tu as un
tableau nocturne sans noir, mais seulement d'un beau bleu, avec du violet
et du vert, et, dans cet entourage, la place éclairée devient jaune soufre
pâle et vert citron. » - Vincent (Terrasse de café la nuit).
« Maintenant,
nous avons ici une canicule glorieuse sans vent, cela me convient
bien : un soleil, une lumière que je ne peux qualifier, à défaut de
mieux que de jaune, jaune soufre pâle et or citron pâle. Ah ! Comme
le jaune est beau ! » - Vincent
« Vous
me faites vraiment grand plaisir quand vous dites que le portrait de
l'Arlésienne vous a plu. Je me suis efforce de rester très fidèle à votre
dessin, cependant, j'ai pris la liberté de l'interpréter avec précaution
grâce aux couleurs, tout en gardant le style et le caractère simple du
dessin. C'est un résume de l'Arlésienne, si vous voulez. Comme ces
synthèses d'Arlésiennes sont rares, considérez donc ceci comme une ouvre
commune de vous et de moi, comme le résultat des mois de notre travail en
commun. De mon côté, je l'ai payé par un mois de maladie, mais je sais que
c'est un tableau que vous comprendrez, vous, moi et d'autres rares
personnes comme nous souhaitons qu'il soit saisi. » (Lettre à Paul
Gauguin - sur le tableau L'Arlésienne :
Madame Ginoux avec des livres), Vincent.
« Mais
le peintre du futur est un coloriste comme il n'y en a encore jamais eu.
Manet l'a prépare mais tu sais bien que les impressionnistes ont travaille
avec encore plus d'intensité que Manet avec la couleur. Ce peintre du
futur, je ne peux pas me l'imaginer passant son temps dans de petits
bistrots, avec plusieurs fausses dents dans la bouche et allant dans les
maisons closes de zouaves comme moi. » Vincent.
« Soit
cet homme deviendra fou, soit il nous laissera loin derrière lui. »
Camille Pissarro.
« Je
peux très bien m'en tirer dans la vie et dans la peinture sans le Bon
Dieu, mais par contre, je ne peux pas m'en tirer, moi, être souffrant,
sans quelque chose qui soit plus grand que moi, qui est toute ma vie - la
force créatice. Je voudrais peindre des hommes et des femmes dotés de cet aspect d'éternel dont le symbole était
autrefois l'auréole et que nous essayons d'exprimer par le rayonnement et
les vibrations frémissantes de nos couleurs. Exprimer l'amour d'un couple
par l'alliance de deux couleurs complémentaires, par leur mélange et leur
contraste, par la vibration mystérieuse des tons se rapprochant. Exprimer
le spirituel sur un front grâce au rayonnement d'un clair sur un fond
obscur. Exprimer l'espoir par une étoile. La passion d'un être par un
coucher de soleil éclatant. », Vincent.
« Plus
je deviens laid, vieux, méchant, malade et pauvre, et plus je cherche à
réparer mon échec en rendant mes couleurs éclatantes et bien
proportionnées, rayonnantes. », Vincent.
« Vincent
Van Gogh est trop simple et trop subtil à la fois pour l'esprit bourgeois
de nos contemporains. Il sera toujours bien compris de ses frères
seulement et des véritables artistes. », Albert Aurier, dans Mercure de France, 1890
« Les
cyprès me préoccupent incessamment. Je voudrais en faire quelque chose de
semblable aux tableaux de tournesols car cela m'étonne qu'on ne les ait
pas encore peints tels que je les vois. Ils sont aussi beaux qu'un
obélisque égyptien dans leurs lignes et leurs proportions. Et le vert est
d'un ton particulièrement raffiné. C'est la tache noire dans paysage
éclairé de soleil, mais c'est l'un des plus intéressants tons noirs :
cependant, je ne peux pas en imaginer de plus difficile à peindre. Il faut
voir ici les cyprès par rapport au bleu ou, pour mieux dire, dans le bleu. », Vincent.
« Ce
n'est que trop vrai qu'une multitude de peintres deviennent aliènes -
C'est une vie qui vous rend, et c'est une
euphémisme, étranger au monde. C'est une bonne chose quand je me remets à
fond à mon travail, mais je resterai toujours a moitié tordu. »,
Vincent
« Ce
sont des champs de blé immenses et à perte de vue sous des cieux
brouilles, et j'ai osé essayer d'exprimer la tristesse et la plus grande
des solitudes. Je croirais presque que ces tableaux vous diront ce que je
ne peux pas exprimer par des mots et qui serait en effet ce que je peux
observer de sain et de dispensateur de force dans la vie champêtre. »,
Vincent (Le champ de blé et cyprès)
« Je
veux commencer par te dire tout de suite que tout le monde trouvera que je
travaille trop vite. N'en crois rien. Ce n'est que l'émotion et la
sincérité du sentiment de la nature qui conduit notre main. Et si cette
émotion est parfois si forte que l'on travaille sans s'en rendre compte -
et si parfois les traits de pinceaux viennent à la suite, rapidement et se
joignent comme les mots dans un dialogue ou dans une lettre - alors il ne
faut pas penser qu'il en a toujours été ainsi et, dans le futur, beaucoup
de jours accablants viendront certainement, dépourvus de toute
inspiration. », Vincent
« Et
mon propre travail, maintenant, et je mets ma vie en jeu et ma raison en
déjà bien pâti. », Vincent
« Cette
fois, c'est tout simplement ma chambre à coucher, ici, c'est la couleur
qui doit rendre l'effet. En donnant un plus grand style aux choses par
leur simplification, l'idée de tranquillité et, en général de sommeil doit
être suggérée. Bref, regarder cette toile doit reposer la tête et mieux
encore, l'imagination. », Vincent (sur le tableau La chambre de Van Gogh a Arles).
« Je
me replie tellement sur moi-même que je ne vois plus aucune autre personne
que celles avec lesquelles j'ai directement à faire c'est-à-dire avec les
paysans que je peins. », Vincent
« Et
c'est alors que je pus éprouver un cour dans tout, ressentir l'âme de
celui qui avait fait cela, qui, par cette vision, répondait lui-même au
tétanos du doute le plus horrible, pouvait savoir, pouvait comprendre,
pouvait savourer les hauts et les bas, l'extérieur et l'intérieur, le
particulier et le tout dans le dix millième partie du temps alors qu'a ce
moment-la je couchai les mots sur le papier. », Hugo Von
Hofmannsthal, lettre du 26 mai 1901.
« Un
ciel nocturne avec une lune qui ne rayonne pas, c'est à peine si le fin
croissant ressort de l'ombre sombre de la terre - une étoile d'une force
de rayonnement excessive, rose et verte, dans un ciel bleu d'outre-mer
dans lequel passent quelques nuages. En bas, une route bordée de hauts
roseaux jaunes, derrière eux, les basses alpilles bleues, une vieille
auberge aux fenêtres éclairées, orange et un cyprès très haut, tout droit,
tout sombre. Sur la route, une charrette jaune a
laquelle est attelé un cheval blanc, deux promeneurs qui s'attardent. Très
romantique.mais je crois aussi très caractéristique de la
Provence. », Vincent sur le tableau La Route aux cyprès sous le ciel étoile.
« J'aimerais
peindre les portraits qui deviendraient des révélations dans cent ans. Je
ne voudrais pas seulement y arriver par une fidélité photographique mais
par ma façon de voir passionnée, l'utilisation de nos connaissances, de notre
goût actuel pour la couleur en tant que moyen utilisé pour exprimer et
dépasser le caractère. », Vincent.
« Je vis
une clarté effrayante au cours des moments ou la nature est si belle. Je
ne suis plus conscient de moi-même et les images arrivent comme dans un
rêve. », Vincent.
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