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Vasile Voiculescu
Sonetul CLXXXIII
Mereu cersim vietii ani multi, asa, -n nestire,
Ne razvratim, ne plângem de piericiunea noastra,
si înca nu-ntelegem ca fara de iubire
Se vestejeste Timpul în noi ca floarea-n glastra;
Rupt din eternitate, el vrea tarâm asemeni
Din care-altoiul subred sa-si tra 232o145c ga seva noua;
Noi îl primim cu gheata si-l rasadim în cremeni
Când Dragostea-i unica vecie data noua.
Ci-n van acum te mânii pe mine si m-arunci,
Minunile iubirii n-au stavile pe lume;
Ca Lazar la auzul duioaselor porunci;
Oricând si ori de unde ma vei striga pe nume,
Chiar de-as zacea în groapa cu lespedea pe mine,
Tom m-as scula din moarte ca sa alerg la tine.
D. H. Lawrence:
Self-Pity
I never saw a wild thing
sorry for itself.
A small bird will drop frozen dead from a bough
without ever having felt sorry for itself.
Jacques Prévert:
Paris At Night
Trois allumettes, une par une allumées dans la nuit
La premi re pour voir ton visage toute entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
et la obscurité toute entière pour me rappeller tout cela
en te serrant dans mes bras.
Paul Verlaine:
Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blęme, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçŕ, delŕ
Pareil ŕ la
Feuille morte.
Paul Verlaine (1844-1896)
Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'ŕ vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer ŕ mon front.
Souffrez que ma fatigue ŕ vos pieds reposée
Ręve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tęte
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempęte.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Paul Verlaine (Romances sans paroles)
Le ciel est par dessus....
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si beau, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte,
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est lŕ,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-lŕ
Vient de la ville.
-Qu'as-tu fait, ô toi que voilŕ
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilŕ,
De ta jeunesse?
Paul Verlaine (Sagesse)
Clair de lune
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire ŕ leur bonheur
Et leur chanson se męle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait ręver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Paul Verlaine (Fętes galantes)
Spleen
Les roses étaient toutes rouges
Et les lierres étaient tout noirs.
Chčre, pour peu que tu ne bouges,
Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre,
La mer trop verte et l'air trop doux.
Je crains toujours, - ce qu'est d'attendre !
Quelque fuite atroce de vous.
Du houx ŕ la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie
Et de tout, fors de vous, hélas !
Paul Verlaine (Recueil : Romances sans paroles)
Soleils couchants
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
Et d'étranges ręves
Comme des soleils
Couchants sur les grčves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans tręves,
Défilent, pareils
Ŕ des grands soleils
Couchants sur les grčves.
Paul Verlaine (Počmes saturniens)
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